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Naissance et Expansion du noble sport de la Boxe à Bou-Ismail


Bou-Ismail (Castglione), cette ville côtière située à quarante cinq kilomètres à l'ouest de la capitale, étais jadis connue pour la qualité de ses fruits et légumes primeurs réservés à l'exportation, pour ses fleurs et ses glaces, mais aussi marquée par les conditions pénibles de travail imposées à une main-d'oeuvre originaire principalement de Damous, Larhat, Gouraya, région comptant alors parmi les régions les plus pauvres d'Algérie.

L'activité sportive y était vraiment marginale et seul le football avait droit de cité et se pratiquait sous le sigle de l'OL (Olympique du littoral). En 1960, c'est sous ce sigle que Gonzales, un éducateur très connu sur la place d'Alger ou l'activité pugilistique était concentrée, eut la généreuse idée d'introduire la boxe dans les moeurs de cette ville.

Ce sport qui demande courage, force et sacrifice attire vite les jeunes algériens qui trouvent dans cette pratique sportive un côté valorisant. Mais les événements qui ont marqué l'histoire de notre pays à cette période vont précipiter les choses. Inopportunément, Gonzales n'aura pas le temps d'aller jusqu'au bout de son projet, il fermera la salle (actuellement occupée par une pharmacie) au début de l'année 1962 sous la menace de l'OAS. Cet homme aura le grand mérite de semer.

DJERRAH Mohamed: La boxe dans le sang

Quelques mois après l'indépendance, un grand homme DJERRAH Mohamed dit "Chikh MOH" assisté d'un ami, RACHIDI Abdelkader, entreprend la réouverture de la salle. Le matériel trouvé sur place est vite inventorié, les anciens reviennent, des nouveaux sont accueillis et c'est le départ pour une nouvelle aventure post-indépendance avec beaucoup d'enthousiasme et d'espoir pour le sport de la boxe dans une nouvelle Algérie indépendante.



Mr DJERRAH Mohamed dit "Chikh MOH"

Malheureusement les difficultés d'alors étais parfois insurmontable malgré la détermination et l'intégrité de ces hommes pionniers du sport roi dans notre ville. Ainsi il était impossible de rassembler la somme nécessaire pour procéder à l'affiliation de section auprès de la ligue d'Alger et permettre aux jeunes, pourtant prédisposés et prêt, à s'engager en compétitions officielles. Ces derniers, de plus en plus nombreux venaient vers la discipline, mais faute de combats perdent les repères et leur motivation s' amenuise. Certains d'entre eux comme RADJEF Abdellah, BOUTIBI Boudjemaa, KHERROUBI, optent pour des clubs structurés à Alger, Boufarik et Blida, ou ils obtiendront de bons résultats pendant que les autres continuent les entraînements toujours sous la conduite obstinée de DJERRAH Mohamed pénétré comme ses poulains par le virus de la boxe.

Nous sommes déjà en 1972, dix ans après le départ précipité de Gonzales, les années ont passé. Leur poids commence à se manifester chez "Chikh Moh". Il sent qu'il doit céder le témoin, mais il ne veut pas le faire au hasard, à n'importe qui, il a des rêves qu'il souhaite voir se réaliser.

Dans ce milieu de pugilistes ou l'obstination est une seconde nature, où les actes remplacent la parole, où la valeur de l'homme se mesure uniquement à l'ouvrage, l'observation détermine souvent les décisions les plus importantes.

FRIDI Mustapha: La passation d'un héritage sacré

Chikh Moh a déjà remarqué un jeune talent: FRIDI Mustapha, dont il a discrètement evalué et apprécié les qualités. La passation de l'ancien au jeune, comme un heritage sacré et concrétisé. DJERRAH Mohamed est conscient d'avoir fait le meilleur choix. Il ne s'en va pas pourtant. Il continuera à couver du regard les jeunes à l'entraînement et à les suivre partour à l'occasion de leurs combats. Dans cette famille, il cherchera et trouvera la chaleur jusqu'à son décès en 1988.


FRIDI Mustapha

Cette année 1972 correspond aussi à la dernière année de compétition que Mustapha FRIDI s'est fixé. Il n'a pourtant que 29 ans et occupe sans être nullement contesté le poste de titulaire en équipe nationale de boxe dans la catégorie des poids mi-lourds.
Dés la prise en main de la salle, FRIDI Mustapha rencontre les mêmes difficultés que son aînée "Chikh Moh" mais il a pour lui la jeunesse et tout ce qu'elle suppose d'énergie et obstination.

Il se retrouvera à la fois entraîneur, boxeur chef de file et modèle pour les jeunes qu'il encadre, administrateur de la section sans disposer de la moindre source de financement. A chaque dépense à engager, il faudra mettre main à la poche au risque de voir la machine s'arrêter. Elle ne s'arrêtera pas et pour cause!

Une fois alors que Mustapha a rejoint à bord d'un petit véhicule, Batna avec deux de ses élèves qui devaient y disputer les finales nationales. Ils passèrent à trois la nuit recroquevillés dans la voiture après s'être contentés d'une orange en guise de repas. Le matin venu, les jeunes se montrèrent à la pesée puis à la compétition. L'un deux encore adolescent porte le nom de DINE Ahmed.

FRIDI Mustapha échange définitivement les gants de 10 onces contre ceux propres à l'éducateur. La salle connait une fréquentation plus assidue, les entraînements plus poussés et individualisés. A force de travail, un style naît dans cette salle. Les résultats commencent à venir et des jeunes montrent le bout de leur nez au sommer de la hiérarchie. Il ne se passe plus une année sans qu'une nouvelle tête ne soit remarquée. Au fil des ans, des noms s'ajoutent à ceux déjà accrochés au tableau d'honneur.

Des internationaux titulaires de l'équipe nationale comme le furent les BENSAÏDANI Mahfoud, DELLAL Kadour, FRAÏHI Djillali, DINE Ahmed ou des champions de la trempe des ABDELLAOUI Cherif, FRAÏHI Nouuredine, BOUSSEKSOU Aissa, BOUGRINE Mohamed, OUZANE Mahfoud, BOUKFOUS Said, BOUDELLALI Maâmar, DAHMANI Maâmar, CHADLI Maâmar, GHERBI Karim sont issus de cette école.

En boxe on raccroche mais on ne décroche pas facilement du milieu

On ne prend pas congé du milieu de la boxe comme on le désire. Une membrane vous tient toujours lié comme serviteur de cette discipline. Les boxeurs arrivés en fin de carrière n'envisagent pas autrement leur reconversion que dans la boxe.

Ainsi ABDELLAOUI et BENSAÏDANI ont opté pour l'arbitrage pendant que beaucoup d'autres sont allés occuper comme éducateurs l'espace vierge existant autour du noyau central Bou-Ismail. FRAÏHI ira enseigner l'art de la boxe à Tipasa, DELLAL transmettre les mêmes connaissances de cette noble discipline à Khemisti, BOUDELLALI et BOUGRINE à Ain Tagourait, BOUCHAHDA à Sidi Rached ... et le style fait tache d'huile en même temps que le nombre des adeptes gonfle.

A l'origine de ce merveilleux mouvement deux seigneurs artisans: DJERRAH Mohamed "Chikh Moh" et FRIDI Mustapha qui ont dédié à eux deux plus de 45 années de leur vie au noble art de la boxe, le premier 10 années, le second plus de 35 dont 10 passées au centre du ring. Le sérieux, la persévérance et la modestie ont marqué ce passage qui a valu à leurs auteurs amitiés et respect dans le milieu pugilistique national, inspiration et considération des jeunes de la ville de Bou-Ismail.

C'est grâce à cette trempe d'éducateurs bénévoles , travailleurs de l'ombre, que la boxe Algérienne a, à différentes occasions et dans différents coins du globe, chatouillé notre fierté en s'illustrant de brillante manière.
Mais ça c'est une autre affaire car l'amnésie a tendance à s'installer en certains lieux, l'instant d'émotion passé.

L'œuvre de FRIDI Mustapha dans la Wilaya de Tipasa

Durant les années 60-70, à l'intérieur des régions composant l'actuelle Wilaya de Tipasa, le noble art ne connaissait aucun pratiquant. Une lacune de taille surtout lorsque, comme chacun sait, la boxe fut le sport roi en Algérie bien avant le football. Pourtant, la région a eu ses champions. Mais ceux-ci, une fois retirés de la compétition du fait de l'âge, ont rompu brutalement, alors que la tradition de la discipline veut que l'on s'y investisse encore davantage afin de la perpétuer.

Paradoxalement, la boxe connait aujourd'hui une progression quantitative et qualitative dans la Wilaya, malgré le manque de moyens et l'isolement. En effet, celle ci dispose de plusieurs salles d'entraînement, écoles de boxes... une infrastructure considérable comparée au vide des décennies écoulées.
Plusieurs boxeurs dont des champions y trouvent un terrain d'éclosion.

Ce résultat merveilleux est l'œuvre d'un seul homme, et au risque de piquer sa modestie, nous le nommerons et parlerons de lui. Il s'agit incontestablement de Mustapha FRIDI.

Mustapha est né le 30 décembre 1946 à Larhat, il embrasse la vie active à l'âge de 16 ans comme apprenti mécanicien. A cet âge déjà, il avait un amour fou pour la boxe. Il collectionnait les photos de ses idoles en caressant le rêve de devenir champion. Mais faute de salle dans sa localité de Bou-Ismail, Mustapha débarquera à Boufarik, la salle la plus proche, pour se mettre sous la houlette de Mohamed SELMANI, un champion des années 60. Une fois sa journée de travail terminée, Mustapha enfourche sa bicyclette pour se rendre aux entraînements. Qu'il vente ou qu'il pleuve, il effectue ainsi 70 kilomètres quotidiennement. Sa hargne au travail et son sérieux décident Selmani à lui consacrer plus de temps. Très vite, il monte sur le ring et balaya tous les adversaires de sa catégorie (mi-lourds). Le rêve devient réalité et Mustapha FRIDI se retrouve en équipe nationale ou il représentera maintes fois l'Algérie dans les compétions internationales.

Son atout: le punch. Des adversaires, il en mettra beaucoup sur le tapis. Son triomphe restera cependant discret. Il ira jusqu'à éprouver de la peine pour ses malheureux adversaires. Un jour, alors qu'un adversaire était à sa merci, Mustapha bloquera sa terrible droite à quelques centimètres de la mâchoire adverse pour transformer le coup en caresse. C'est pour cela croit-on qu'il décida d'abandonner la compétition et de se reconvertir en entraîneur, ce qui semble être sa véritable vocation.

En 1970, Mustapha hérite la salle de boxe jusque là sous la régie du vétéran éducateur DJERRAH Mohamed "Chikh Moh" et ouvre la première section de boxe affiliée à la ligue de Boxe d'Alger. Les jeunes assoiffés de cette discipline y affluent. Le sérieux et la discipline rigide imposés par Mustapha permettront l'émergence de nombreux talents. En plus de la boxe, Mustapha exigera de ses élèves de bon résultats scolaires. Il ira jusqu'à renvoyer d'excellents pugilistes pour avoir déroger à cette règle de conduite.

Au bout de quelques années, ses louables efforts seront récompensés par l'émergence des premiers champions qui s'imposèrent avec un style particulier. Nombre d'entre eux renforceront l'équipe nationale. Le dernier de la lignée sera Ahmed DINE, champion du monde militaire, médaillé d'or aux jeux méditerranéens d'Athènes et privé scandaleusement de la médaille d'or aux championnats d'Afrique en Egypte par des arbitres sans scrupules.

Sa mission, il ne l'arrêtera pas là, dans le lot des boxeurs en fin de carrière, il a déjà détecté les futurs éducateurs. D'autres sections verront le jour à travers la Wilaya de Tipasa. C'est la boule de neige. En sa qualité de DTW, il continuera d'apporter son assistance technique à ses anciens poulains.

Mohamed DELLAL: La relève

Mohamed DELLAL a été un des meilleurs élèves de Mustapha FRIDI. Enfant de Bou-Ismail, Dellal dit Yacoub, est né dans le moule éducatif imposé par son ancien entraîneur. Il a sa grâce à son précieux apprentissage, donné à la Wilaya de Tipasa une grande école de boxe et peut être la meilleur à l'échelle nationale.

Lorsque Mohamed DELLAL a achevé sa carrière de boxeur, il ne voulait pas et ne pouvait pas se couper de la boxe. A cause des difficultés, il a souhaité, sans trop y croire, trouver une salle et des crédits dont bénéficie la discipline auprès des APC, pour embrasser une carrière d'éducateur. Mustapha FRIDI, son ancien maître lui a confié sa propre école. Cela lui a été très profitable et lui a permis de passer les stages d'initiateur et éducateur du Premier degré avant de prendre en charge la section de Khemisti Port. A l'origine, il n y avait pas ici de section de boxe. Par contre, la tradition existait. Des champions tels Ahmed DINE sont originaires de ce village.

Un Champion: Ahmed DINE




Ahmed Dine (Catégorie:Poids moyen -75 kg) a été l'un des meilleurs pugilistes de l'histoire de la boxe algérienne. Vice-champion du monde amateur en 1985 et deux fois quart de finaliste lors des JO de 1988 et de 1992. Il était un boxeur remarquable et spectaculaire. Aujourd'hui, il s'est reconverti à la fonction d'entraîneur et dirige la sélection nationale algérienne de boxe cadets .


10 Fois Champion Arabe
5 Fois Champion d'Afrique amateur
2 Fois Champion méditerranéen
1 Fois Vice-Champion du Monde Amateur
Champion d'Afrique Professionnel 1999
580 Combats Amateurs
29 Combats professionnel: 3 défaites, 2 nuls, 24 victoires
1 Médaille d'Or à Djakarta (Indonésie)







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